Solennité du jour : 30 janvier 2024. 2ème semaine de Préparation au Carême. Semaine du carnaval.

Carnaval (en grec Apo-kreo) signifie ‘cessation de la viande’. Selon l’usage antique, le jeûne comportait l’bastinence de la viande et de tout laitage. Après le dimanche du Carnaval l’usage de la viande devenait interdit ; commençait alors la semaine de la Tyrophagie, où le laitage restait autorisé, pour être à son tour interdit le lundi de la première semaine du Carême. Cette tradition est toujours en usage dans les monastères.

30 JANVIER Mémoire du saint hiéromartyr HIPPOLYTE, prêtre de l’Eglise romaine,

et de nos saints Pères et Docteurs universels : BASILE LE GRAND, GREGOIRE LE THEOLOGIEN ET JEAN CHRYSOSTOME.

Hyppolyte, prêtre de Rome sous l’épiscopat du pape Zéphirin (199-217), composa de nombreux traités en grec contre toutes les hérésies, au sujet de l’unité de Dieu dans la Sainte Trinité et de la Monarchie divine. Il commenta clairement bon nombre des Livres Saints, fixa les dates de Pâques, composa une histoire universelle et fixa la Tradition Apostolique, au moyen de règlements canoniques. Au cours de ses controverses doctrinales, il se laissa aller à des excès blâmables et accusa injustement d’hérésie l’archidiacre Calliste. Quand, à la mort du pape Zéphirin, Calliste devint en 217 évêque de Rome, Hippolyte se sépara malheureusement de l’Eglise catholique et se constitua en antipape, combattant Calliste et même ses successeurs : Urbain (222-230) et Pontien. Exilé avec ce dernier en Sardaigne, sous l’empereur Maximin de Tharse (235), il se rétracta et souffrit le martyre en même temps que le pape Saint Pontien. A la mort de Maximin en 238, ses restes furent rapportés à Rome, sous le pape Fabien, deuxième successeur de Pontien, après Anthère, et déposés honorablement dans une grotte sur la voie Tiburtine, au cimetière qui porte son nom.

La fête commune des trois docteurs  fut instituée vers 1100 sous le règne d’Alexis Commène, par suite de chaude discussions qui s’étaient élevées à leur sujet entre les hommes pieux et distingués de l’époque : les uns préférant saint Basile, les autres saint Grégoire et d’autres saint Jean Chrysostome.

Au temps de l’empereur Alexis Commène (fin du XIIème siècle), dit la légende, une  discussion s’était élevée entre de pieux savants de Constantinople. Des trois hiérarques célébrés dans le mois de janvier, lequel était le plus grand : Basile (1er du mois), Jean Chrysostome (le 27) ou Grégoire de Nazianze (le 25) ? Les uns optaient pour Saint Basile à cause de sa haute intelligence et de ses mœurs austères ; d’autres pour Chrysostome, insurpassable par la douceur convaincante de ses discours ; l’élégante rhétorique, l’habile dialectique et le style magique de Grégoire lui attiraient des suffrages nombreux.

Dans cette perplexité, on recourut au saint et docte évêque Jean, métropolite des Euchaïtes. Celui-ci se mit en prière et eut la joie d’avoir la nuit suivante une apparition des trois grands Docteurs qui lui dirent : « Dis à ces chrétiens de cesser ces discussions inutiles. Devant Dieu, aucun de nous trois n’est plus grand que les autres. Nous ne faisons qu’un : entre nous il n’y a ni désaccords ni divisions. Ce que l’un croit et a enseigné, les autres le croient et l’ont enseigné. Lève-toi donc et avertis-les de se tenir dans la paix et la concorde. Et afin d’affirmer pratiquement cette unité de notre foi, choisis un jour et fais-y célébrer en notre honneur une liturgie afin de remercier Dieu des grâces qu’il nous a octroyées à tous trois et par nous à l’Eglise, et spécialement celle-ci que dans la foi orthodoxe et dans son enseignement, Dieu nous a toujours maintenus un, en accord avec la Sainte Eglise Catholique ».

Ainsi fut fait. Jean choisit le 30 janvier pour célébrer cette nouvelle solennité et en composé lui-même l’admirable Office. Depuis lors, comme dit l’Office, « un triple soleil éclaire cette journée ». En arabe, le mot « soleil » étant du genre féminin, la fête est dite des « trois lunes ».

TROPAIRE Mode 1

Réunissons-nous pour honorer de nos hymnes, nous tous qui sommes admirateurs fervents de leurs écrits, les trois plus grands luminaires du triple soleil de la Divinité, ceux qui ont embrasé l’univers des rayons de leurs divins enseignements ; fleuves mellifères de la Sagesse, qui ont inondé le monde des flots de leurs connaissances théologiques : Basile le Grand, Grégoire le Théologien et le glorieux Jean à la langue d’or. Car sans cesse ils sont nos intercesseurs auprès de la Trinité.

AUTRE TROPAIRE Mode 4

Emules des Apôtres dans leur vie et docteurs de l’univers, intercédez auprès du Maître de l’univers pour qu’il accorde la paix au monde et qu’il fasse à nos âmes grande miséricorde.

Liturgicon, Missel byzantin à l’usage des fidèles, Mgr. Néophytos Edelby

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