SEPTIÈME SEMAINE DU CARÊME SAINTE ET GRANDE SEMAINE DE LA PASSION.
Nous allons vivre pas à pas avec le Seigneur les jours qui ont vu sa mort et précédé le triomphe de sa Résurrection. La liturgie nous fait revivre ainsi, chaque année, les derniers messages, les ultimes exemples, le dernier repas, la mort de Notre Seigneur. Elle rend présents de façon mystérieuse chacun des gestes, chacune des paroles du Seigneur, afin que nous soyons en mesure d’y communier et d’en retirer toute la grâce.
Puisque le Seigneur renouvelle mystérieusement pour nous ces événements majeurs de sa vie, soyons attentifs à veiller avec lui avec foi et amour, comme nous y invite la « Prière de l’Époux », chantée le soir des quatre premiers jours de cette Grande Semaine.
Les lectures évangéliques de cette semaine nous redisent les dernières prédications du Maître. Leur thème essentiel est qu’il faut veiller et se tenir prêt pour le retour inopiné du Maître qui doit revenir juger l’univers. Aussi l’Office est-il rempli de cette pensée de la dernière «parousie».
GRAND VENDREDI
Jour aliturgique. En signe de deuil, l’Église ne célèbre pas, en ce jour, la Sainte Liturgie. S’il coïncide avec le 25 mars, fête de l’Annonciation, l’Église byzantine, en raison du rapport chronologique de cette fête avec Noël, estimait jadis que la mémoire de l’Annonciation ne pouvait être transférée. Cependant, depuis un siècle au moins, on renvoie en ce cas l’Annonciation au lundi de Pâques.
Après les Vêpres a lieu la cérémonie de la mise au tombeau du Christ : on porte solennellement en procession Vepitaphios (linge sur lequel est représentée cette scène) et on le dépose au milieu de l’église, où les fidèles viennent le vénérer.
« L’office de ce jour a une physionomie unique. L’Église est manifestement mue par la préoccupation de ne pas perdre une circonstance de la passion de son divin Époux. Elle le suit heure par heure et, pour ainsi dire, pas à pas dans la voie sanglante qui l’a conduit au Cénacle, témoin de l’institution de la sainte Eucharistie et de ses suprêmes et plus sublimes enseignements, au Calvaire et au Sépulcre.
C’est là que, tel un athlète qui a vaillamment combattu, il allait se reposer en attendant l’heure d’un triomphe assuré.» (E. Mercenier, La prière des Églises de rite byzantin , t. Il, p. 167).
«En ce jour est suspendu au gibet celui qui a suspendu la terre sur les eaux.
Il est couvert d’une couronne d’épines, le roi des anges.
On revêt d’une pourpre trompeuse celui qui lance le ciel autour des nuées.
Il reçoit des soufflets,
celui qui, dans lejourdain, délivra Adam.
Il est attaché avec des clous, l’Époux de l’Église.
Il est percé d’une lance, le Fils de la Vierge.
Nous adorons tes souffrances, ô Christ.
Montre-nous aussi ta glorieuse Résurrection.»
( 15e Antienne de l’Office des Saintes Souffrances)