Solennité du jour : 11 mai 2022 JEUDI de la semaine de la samaritaine

CINQUIEME SEMAINE DE PAQUES

DIMANCHE DE LA SAMARITAINE (5e dimanche de Pâques)

Jésus, fatigué, est assis simplement à côté de la source, ou, peut-être, appuyé sur la margelle. Il est midi. Les disciples sont allés plus loin s’approvisionner pour le casse-croûte. Le Verbe incarné est fatigué, dans toute l’humilité de sa condition terrestre. Vient une Samaritaine, sa cruche sur la tête, pour puiser de l’eau. Le puits a 39 mètres. Point de treuil. Chacun doit songer à apporter sa corde et son seau. Le voyageur assoiffé doit attendre l’occasion.

Il était donc normal que Jésus, voyageur, demandât à boire. On ne refuse pas à boire à un voyageur !

Pourtant, Jésus n’ignorait pas l’animosité — très vieille — qui régnait entre Juifs et Samaritains.

La Samaritaine a reconnu que Jésus était Juif soit à son accent, soit à ses houppes. Elle s’accorde la coquetterie de faire apprécier son service, en laissant entendre qu’elle sait parfaitement à qui elle a à faire. Jésus prend prétexte de la réflexion de la femme pour l’éclairer.

Dans son entretien, il parle de la vie nouvelle sous l’aspect de l’eau vive, symbole de la grâce sanctifiante, de la vie divine en nous. La Samaritaine est trop fine pour ne pas comprendre que Jésus l’introduisait dans un ordre de choses où il deviendrait difficile de discuter. Craignant de devoir s’avouer vaincue, et positive à la façon des femmes du peuple, elle ramène tout à sa mesure. Comme Nicodème, elle prend les paroles de Jésus dans leur acception la plus étroite, pour conclure sur un ton narquois en invitant Jésus à exécuter ses promesses. Pour la Samaritaine, Jésus n’est encore qu’un thaumaturge mystérieux.

Voyant qu’il n’est plus suivi, Jésus coupe court à ses développements doctrinaux pour frapper un grand coup… La Samaritaine cherche à éluder une explication gênante en ripostant qu’elle n’a pas de mari… Jésus assure qu’elle en a eu cinq. Il s’agit probablement d’unions illégitimes… Jésus pénètre les secrets des consciences. La femme se rend. Souvent les arguments doctrinaux ne servent qu’à discuter… En parlant au cœur, on remue tout l’homme.

Alors la femme propose à Jésus un cas litigieux : encore un dérivatif pour échapper au regard troublant de celui qui sonde sa conscience coupable. Jésus veut bien la suivre, mais en profite pour élargir l’horizon religieux des temps nouveaux. Le différend entre Juifs et Samaritains est devenu oiseux. L’heure de l’universalisme chrétien a sonné. Ce serait retomber dans le judaïsme que de borner ses devoirs envers Dieu à l’accomplissement minutieux de quelques prescriptions positives.

La femme ne comprend pas très bien. Mais elle croit que le Messie mettra d’accord Samaritains et Juifs. Alors Jésus se révèle à elle comme Messie : déclaration extraordinairement nette. Le messianisme de la femme samaritaine n’est pas inféodé, comme celui des Galiléens, à des préjugés politiques. Aussi Jésus ne craint-il pas de se dévoiler.

Les disciples reviennent. Jésus, par son entretien avec la Samaritaine, a été mis dans une telle atmosphère qu’il ne sent plus le besoin de manger. Il attend de continuer son œuvre d’apostolat par la conversion des autres Samaritains.

KONDAKION DE LA SAMARITAINE Mode 8.

Venue avec foi, la Samaritaine au puits te contempla, toi, l’eau de la Sagesse. S’en étant abreuvée avec abondance, elle obtint le royaume d’En-haut pour l’éternité, et sa mémoire est glorieuse.

11 MAI Fondation ou DÉDICACE DE LA VILLE DE CONSTANTINOPLE. — Mémoire du saint martyr MOCIUS et des Saints CYRILLE et METHODE, apôtres des Slaves.

Cette dédicace de Constantinople eut lieu le lundi 11 mai 330, dans la troisième indiction, quand le Grand Constantin, le roi très chrétien, après avoir choisi Byzance et l’avoir agrandie, changea son nom et lui imposa le sien, l’appelant Constantinople.

Le saint martyr Mocius, prêtre de l’Église d’Amphipolis en Thrace, fut martyrisé à Byzance, sous l’empereur Dioclétien, vers le début du IVe siècle.

Les deux saints frères Cyrille et Méthode naquirent à Thessalonique. Le cadet Constantin, appelé plus tard Cyrille, étudia à Constantinople sous la direction de Photius. Ses succès universitaires lui valurent le surnom de « Philosophe » ; il remplaça son maître à la direction de l’Université de Constantinople, quand celui-ci entra dans l’administration. Mais bientôt, renonçant aux honneurs, il reçut le diaconat et se retira dans un monastère de l’Olympe de Bithynie. C’est de là que Photius l’appela pour l’envoyer en ambassade auprès des Khazars. Entretemps, son frère aîné Méthode avait été élu higoumène d’un important monastère de l’Olympe.

En 862, une ambassade, envoyée par le duc Ratislav de Moravie, arriva à Constantinople pour traiter d’affaires à la fois politiques et religieuses, en particulier pour obtenir des missionnaires byzantins. Le patriarche Photius désigna les deux frères Constantin et Méthode en 862 pour la mission de Moravie.

Afin de porter une Bible et une Liturgie slaves au peuple de Moravie, les deux saints frères inventèrent l’alphabet slave, dit cyrillique ou glagolitique. L’emploi du slave dans la prédication et les offices liturgiques assura le succès des deux frères.

Au cours d’un voyage à Rome, alors que le Pontife Romain songeait à lui conférer l’épiscopat, Constantin tomba gravement malade. Avant de mourir, il revêtit l’habit monastique, changeant son nom en celui de Cyrille.

Quant à Saint Méthode, il fut fait évêque en 869/870 avec juridiction sur toute l’ancienne Pannonie augmentée des pays slaves du nord et de l’est. Cette année-même, à la suite de la chute du duc Ratislav, il fut emprisonné, après avoir comparu devant un synode d’évêques bavarois qui lui reprocha ses empiètements sur l’Église germanique et son usage du slave dans la Liturgie. Mais il en appela au Saint Siège de Rome, qui prit sa défense (873), tout en ne lui permettant l’usage du slave que dans la prédication. Délivré, Saint Méthode se remit au travail avec ardeur. Pour se justifier des accusations injustement portées contre lui, il fit un second voyage à Rome, en 880, au cours duquel il obtint en particulier la reconnaissance du slave comme langue liturgique. En 881, il se rendit à Constantinople où il fut reçu avec grande bienveillance par le Basileus et par le patriarche Photius. De retour en Pannonie, toujours en butte aux oppositions de toutes sortes, il consacra ses dernières années à traduire du grec en slavon l’ensemble de la Bible et des ouvrages de droit ecclésiastique et de patristique. Il mourut le 6 avril 884.

TROPAIRE DE LA DÉDICACE Mode 4

La ville de la Mère de Dieu consacre, comme il se doit, à la Mère de Dieu sa fondation. Car c’est grâce à elle qu’elle s’affermit et demeure, c’est par elle qu’elle est gardée et fortifiée. Aussi lui crie-t-elle : « Salut à toi, espoir de tous les confins de la terre ! »

TROPAIRE DES SS. MÉTHODE ET CYRILLE Mode 4

Émules des Apôtres dans leur conduite et docteurs des pays slaves, divins Méthode et Cyrille, priez le Maître de l’univers d’affermir tous les peuples slaves dans la foi orthodoxe et la concorde, et d’accorder au monde la paix et à nos âmes sa grande miséricorde.

Liturgicon, Missel byzantin à l’usage des fidèles, Mgr. Néophytos Edelby

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