Solennité du jour : 12 mai 2023 VENDREDI de la semaine de la samaritaine

CINQUIEME SEMAINE DE PAQUES

DIMANCHE DE LA SAMARITAINE (5e dimanche de Pâques)

Jésus, fatigué, est assis simplement à côté de la source, ou, peut-être, appuyé sur la margelle. Il est midi. Les disciples sont allés plus loin s’approvisionner pour le casse-croûte. Le Verbe incarné est fatigué, dans toute l’humilité de sa condition terrestre. Vient une Samaritaine, sa cruche sur la tête, pour puiser de l’eau. Le puits a 39 mètres. Point de treuil. Chacun doit songer à apporter sa corde et son seau. Le voyageur assoiffé doit attendre l’occasion.

Il était donc normal que Jésus, voyageur, demandât à boire. On ne refuse pas à boire à un voyageur !

Pourtant, Jésus n’ignorait pas l’animosité — très vieille — qui régnait entre Juifs et Samaritains.

La Samaritaine a reconnu que Jésus était Juif soit à son accent, soit à ses houppes. Elle s’accorde la coquetterie de faire apprécier son service, en laissant entendre qu’elle sait parfaitement à qui elle a à faire. Jésus prend prétexte de la réflexion de la femme pour l’éclairer.

Dans son entretien, il parle de la vie nouvelle sous l’aspect de l’eau vive, symbole de la grâce sanctifiante, de la vie divine en nous. La Samaritaine est trop fine pour ne pas comprendre que Jésus l’introduisait dans un ordre de choses où il deviendrait difficile de discuter. Craignant de devoir s’avouer vaincue, et positive à la façon des femmes du peuple, elle ramène tout à sa mesure. Comme Nicodème, elle prend les paroles de Jésus dans leur acception la plus étroite, pour conclure sur un ton narquois en invitant Jésus à exécuter ses promesses. Pour la Samaritaine, Jésus n’est encore qu’un thaumaturge mystérieux.

Voyant qu’il n’est plus suivi, Jésus coupe court à ses développements doctrinaux pour frapper un grand coup… La Samaritaine cherche à éluder une explication gênante en ripostant qu’elle n’a pas de mari… Jésus assure qu’elle en a eu cinq. Il s’agit probablement d’unions illégitimes… Jésus pénètre les secrets des consciences. La femme se rend. Souvent les arguments doctrinaux ne servent qu’à discuter… En parlant au cœur, on remue tout l’homme.

Alors la femme propose à Jésus un cas litigieux : encore un dérivatif pour échapper au regard troublant de celui qui sonde sa conscience coupable. Jésus veut bien la suivre, mais en profite pour élargir l’horizon religieux des temps nouveaux. Le différend entre Juifs et Samaritains est devenu oiseux. L’heure de l’universalisme chrétien a sonné. Ce serait retomber dans le judaïsme que de borner ses devoirs envers Dieu à l’accomplissement minutieux de quelques prescriptions positives.

La femme ne comprend pas très bien. Mais elle croit que le Messie mettra d’accord Samaritains et Juifs. Alors Jésus se révèle à elle comme Messie : déclaration extraordinairement nette. Le messianisme de la femme samaritaine n’est pas inféodé, comme celui des Galiléens, à des préjugés politiques. Aussi Jésus ne craint-il pas de se dévoiler.

Les disciples reviennent. Jésus, par son entretien avec la Samaritaine, a été mis dans une telle atmosphère qu’il ne sent plus le besoin de manger. Il attend de continuer son œuvre d’apostolat par la conversion des autres Samaritains.

KONDAKION DE LA SAMARITAINE Mode 8.

Venue avec foi, la Samaritaine au puits te contempla, toi, l’eau de la Sagesse. S’en étant abreuvée avec abondance, elle obtint le royaume d’En-haut pour l’éternité, et sa mémoire est glorieuse.

12 MAI Mémoire de nos saints pères ÉPIPHANE,

évêque de Chypre, et de Saint GERMAIN, archevêque de Constantinople.

Saint Épiphane naquit vers 315 à Besanduc, petit bourg de Palestine, non loin d’Éleuthéropolis (Beit-Djibrin). Il embrassa la vie monastique sous la direction de Saint Hilarion, puis en Égypte. Il fonda un monastère où il groupa beaucoup de disciples sous sa direction. Il apprit l’hébreu, le copte, le syriaque, le grec et le latin, ce qui le fit surnommer le « Pentaglotte ». Il fut élu vers 367 évêque de Constantia, l’ancienne Salamine, dans l’île de Chypre. Il prêcha en 394 à Jérusalem contre l’Origénisme. Trompé par Théophile, archevêque d’Alexandrie, il vint à Constantinople mais, y ayant suscité des ennuis à Saint Chrysostome, il dut s’embarquer aussitôt pour Chypre et rendit son âme à Dieu durant le trajet, le 12 mai 403. De toutes ses œuvres, la plus estimée est sans contredit le « Panarion » ou « Boîte à remèdes » contenant la démonstration des vérités de la foi et la réfutation de 80 hérésies.

Saint Germain naquit à Constantinople sous l’empereur Héraclius (640-641). Son père, le patrice Justinien, était un homme illustre qui avait occupé de hautes fonctions politiques dans l’empire. Il fut mis à mort par le petit-fils d’Héraclius sous prétexte qu’il convoitait la couronne impériale, et son fils Germain fut mutilé et placé parmi le clergé de la Grande Église, en 668. Le Saint mérita par sa belle conduite d’être ordonné métropolite de Cyzique, vers 705/706, puis d’être promu en 715 au siège de Constantinople. Voyant l’empereur Léon l’Isaurien ardent à détruire les saintes Icônes, après avoir essayé en vain, par ses paroles et ses exhortations, de le détourner de son hérésie, le Saint déposa son Homophorion sur la Table Sainte et se retira en 730 dans sa maison privée. Il mourut vers 733, à un âge avancé, ayant dépassé les 91 ans. Il fut également hymnographe, témoin les nombreux stichères idiomèles signés de lui.

TROPAIRE Mode 4

Dieu de nos Pères, qui nous traites toujours selon ta clémence, ne détourne pas de nous ta pitié, mais, par leurs supplications, dirige en paix notre vie.

Liturgicon, Missel byzantin à l’usage des fidèles, Mgr. Néophytos Edelby

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