GRAND JEUDI
La liturgie de ce jour nous rappelle la dernière Cène avec le lavement des pieds des Apôtres et l’institution de la Sainte Eucharistie. En outre, elle porte son attention sur la trahison de Judas, qui osa participer à ce dernier repas, tout en ayant au cœur la volonté de livrer son Maître et qui ne le quitta que pour aller consommer son forfait.
À Jérusalem, dans la première moitié du IVe siècle, selon le témoignage d’Éthérie, une double Liturgie était célébrée dans l’après-midi de ce jour : une première Liturgie vers 2 h. de l’après-midi, au Martyrion, en face de Pédicule du Saint- Sépulcre, et une seconde, vers 4 h., sur le Calvaire même. En mémoire de la Cène, au cours de cette seconde célébration, tout le peuple communiait. Vers 7 h. du soir, on se réunissait à la basilique de l’Eléona, sur le Mont des Oliviers, d’où partait une procession vers le Calvaire, en faisant des stations aux églises de l’Ascension et de Gethsémani.
Au Xe siècle, à Jérusalem également, trois cérémonies marquaient déjà le Jeudi-Saint : la consécration solennelle du Myron ou Saint-Chrême, la Liturgie de S. Jacques et le lavement des pieds. La procession de la nuit suivait le même trajet qu’au IVe siècle, mais en faisant deux nouvelles stations après Gethsémani : l’une à Saint -Pierre « où fut la maison de Caïphe », l’autre à Sainte-Sophie « où fut la maison de Pilate ». Cette procession, au cours de laquelle ou chantait 14 antiennes, semble être à l’origine de la pratique actuelle du chemin de la Croix.
TROPAIRE Mode 8
A l’heure même où les disciples glorieux au « baptistère » de la Cène furent tous illuminés, l’impie Judas, pressé par la fièvre de l’argent, au même instant s’enfonça dans les ténèbres et te livra aux juges iniques, toi le Juge juste et bon. O mon âme, si tu recherches l’argent, regarde où va se pendre celui qui l’aime tant ; détourne-toi de l’avarice de Judas qui ose un tel forfait envers le Maître qu’il trahit. Toi qui es bon pour tous les hommes, Seigneur, gloire à toi.